La crise des Subprimes a touché le monde de la finance en août 2007.
Les conséquences n’ont pas été immédiates et les impacts sur l’économie des sociétés et des pays ne sont toujours pas connus.
Avant de revenir sur l’origine de la crise et son effet boule de neige, comprenons ce qu’est un « Subprime ».
Les Subprimes
Les Subprimes sont des crédits immobiliers hypothécaires à risques.
En quelques mots simples, son principe permet à une personne d’acheter un bien immobilier à un taux d’intérêt fixe particulièrement faible les 2 premières années (par ex : 1.45%) puis de basculer ensuite sur un taux variable contenant une prime de risque (ex : 8%). En contrepartie, le bien immobilier est hypothéqué.
Dans ce cas, les crédits sont attribués après examen de la valeur du bien immobilier désiré contrairement aux pratiques françaises où les banques accordent un crédit suivant la solvabilité de l’emprunteur.
Les mensualités de remboursement augmentent de manière significatives après la deuxième année, rendant impossible à la plupart des acheteurs de rembourser leur prêts.
Ces derniers vendaient leur bien immobilier avec une plus-value (le marché immobilier américain augmentant de 10% par an) leur permettant de rembourser l’emprunt et les intérêts et de, pourquoi pas, reprendre un crédit Subprime sur un autre bien immobilier.
La baisse du marché immobilier américain
Les bénéficiaires des Subprimes souhaitant vendre leur bien immobilier au bout des 2 ans se sont confrontés en 2007 à la baisse du marché immobilier américain.
La valeur du bien immobilier a diminué depuis son achat : la vente ne permet plus de rembourser le crédit Subprime.
L’emprunteur du crédit Subprime se déclare en faillite personnelle, la banque récupère la maison et la met en vente. Elle sera vendu avec une perte importante pouvant aller à plus de 20%.
A lété dernier, près de 1,5 millions de procédures de déclaration de faillite personnelle étaient en cours et d’après le Sénat américain près de 3 millions de ménages pourraient perdre leur logement.
L’effondrement des Organismes Spécialisés…
Les organismes de Crédit spécialisés dans les Subprimes voient les défauts de remboursement s’accumuler et engendrent des pertes énormes dues aux moins-values effectuées sur la vente des maisons saisies.
Ces pertes significatives ont causé la faillite de plus d’une trentaines d’organismes de crédit, ceux toujours présents provisionnent des montants de pertes de plusieurs centaines de millions de dollars.
…annonce une crise financière
Les organismes de crédits spécialisés dans les Subprimes s’écroulent et le monde de la finance suit.
Quel lien existe-t-il entre le marché immobilier américain et l’économie mondiale ?
La réponse se trouve dans le mot « Titrisation »
La Titrisation
Pour résumer, la titrisation consiste à transformer ses créances ou d’autres actifs en titres financiers que l’on peut ensuite échanger sur les marchés financiers.
Pour financer ces crédits, les organismes spécialisés transformaient les prêts à risque accordés à leurs clients en produits financiers qui allaient être échangés sur les marchés financiers.
Les produits financiers créés étaient classés dans la catégorie des produits à risque et comme tout produits risqués les plus-values potentielles sont beaucoup plus importantes que d’autres produits sans risque.
Tant que le marché immobilier américain était en hausse ces produits immobiliers rapportaient de l’argent mais plus depuis l’été 2007.
Qui sont les clients de ce type de produit financier ?
Tout ceux souhaitant générer des plus-values importantes en acceptant un risque élevé.
On y retrouve essentiellement des banques (américaine, française, …) mais également des institutionnels.
Impacts
Hors certains véhicules financiers, groupes de produits financiers vendus, étaient assez opaques permettant de les « remplir » de produits financiers variés sans en préciser la nature : comme des subprimes « titrisés ».
Les banques et les institutionnels achetaient des produits financiers sans savoir que ces derniers contenaient des produits liés aux Subprimes.
Ce point déclenche de nombreuses conséquences :
- Un grand nombre de banques (voir toutes les banques) possèdent dans leurs portefeuilles des produits liés aux Subprimes entrainant la chute de la valeur de leur portefeuille suite à la crise des Subprimes : les OPCVM de BNP Paribas fermés durant l’été ne sont qu’un exemple.
- Ne pouvant identifier clairement les véhicules financiers achetés contenant des produits liés aux Subprimes, aucune Banque, aucun investisseur, n’est capable de mesurer l’impact réel de la crise sur leurs portefeuilles : les estimations sont effectuées au fur et à mesure comme celle de la Société Générale qui en janvier 2008 a annoncé 2.05 milliards d’euros de dépréciation d’actif.
Les défauts de remboursement des crédits Subprimes aux Etats Unis ne faisant que commencer, les premières dépréciations passées par les investisseurs ne sont que le commencement de la crise. - Les banques ne sachant pas évaluer leurs pertes liées aux Subprimes, les faillites de plusieurs dizaines d’organismes de crédit à risque et la tension sur les marchés poussent les banques à un comportement extrêmement méfiant entre elles et n’osent plus se prêter de l’argent de peur de ne pas être remboursées suite à une hypothétique faillite de l’emprunteur.
La crise de l’été 07 et après…
La crise de l’été 2007 va provoquer de nombreuses remises en question et mettre en cause des systèmes déficients :
- l’un des acteurs clés de la finance est pointé du doigt, il s’agit des agences de notation qui n’ont pas su anticiper la baisse du marché immobilier américain et abaisser la note des organismes de crédits à risque.
- la non transparence des véhicules financiers liés aux subprimes et leur mauvaise catégorisation sont également remis en cause : certains véhicules étaient classés en produit monétaire correspondant à des produits à risque faible.
Certains acteurs sont à surveiller :
- les réhausseurs de Crédits : dernière digue contenant la crise, ces organismes voient en ce moment leur note se dégrader entrainant de nouvelles dépréciations d’actifs.
- les Banques Centrales : la réaction de la FED qui avait décidé d’abaisser sont taux directeur au début de la crise a permis aux marchés de reprendre du souffle.
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ps : pour toute demande d’information complémentaire ou réaction n’hésitez pas à laisser des commentaires.