Pourquoi une chambre de compensation pour les CDS ?

19 11 2008

Le sommet du G20 du 15 novembre 2008 à Washington, réunissant 20 chefs d’état représentant les plus grandes puissances mondiales (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France, …) et les pays émergeants (Brésil, Chine, …) avait pour ambition la mise en place des premières briques d’un plan mondial de sauvetage et de relance de l’économie.

Outre le fait qu’il n’y a pas eu de grandes avancés, de ce sommet il en ressort la mise en place d’une chambre de compensation pour le marché des CDS.

La mise en place d’une chambre de compensation pour le marché des CDS…quelle ironie : il n’existe donc pas actuellement de chambre de compensation sur le marché des produits financiers permettant de se protéger contre le risque de défaut d’une contrepartie !

Commençons par quelques définitions :

CDS :

Le Crédit Default Swap (CDS) est un instrument financier permettant de se couvrir contre le risque qu’une contrepartie fasse défaut (ie : que la contrepartie ne respecte pas ses engagements de paiement = risque de crédit) : le CDS peut être alors vu comme une assurance.

Prenons un exemple simplifié (et fictif) pour bien comprendre :

La Société Générale (SG) prête de l’argent à Air France.

En échange, Air France rembourse tous les mois la SG avec des intérêts.

La SG souhaite limiter son risque de crédit face à Air France et décide de mettre en place, avec Calyon, un CDS Air France.

La SG va donc payer tous les mois une prime à Calyon qui, en contrepartie, s’engage à verser à la SG les montants restants dus par Air France en cas de défaut de paiement de cette dernière (ex : en cas de faillite d’Air France).

Plus le risque de défaut d’Air France sera élevé (et donc le risque qu’Air France ne rembourse pas la SG), plus le montant de la prime versée par la SG à Calyon sera importante.

Chambre de compensation :

Une chambre de compensation intervient dans le cadre des marchés organisés et agit comme contrepartie unique de l’ensemble des acteurs du marché : elle sera donc l’unique acheteur de tous les vendeurs et l’unique vendeur de tous les acheteurs.

La chambre de compensation permet ainsi d’annuler le risque de contrepartie sur les opérations. En effet, dans le cadre d’un marché de gré à gré, les opérations se font directement entre l’acheteur et le vendeur, lorsqu’une des deux contreparties fait défaut (à cause d’une faillite par exemple), l’autre encaisse pour lui les plus ou moins values.

Que se passe-t-il alors actuellement sur le marché des CDS, marché de gré à gré pour le moment, lors d’une crise financière importante ?

Reprenons notre exemple de la Société Générale prêtant de l’argent à Air France et couvrant son risque de crédit par l’achat d’un CDS avec Calyon :

La crise financière s’est propagée à l’économie réelle rendant plus difficile aux entreprises d’emprunter de l’argent et aux particuliers de consommer.

Scénario 1 – risque de crédit :

Air France en grande difficulté fait faillite et ne peut donc plus rembourser l’argent que la SG lui avait prêté.

Le CDS que la SG a mis en place avec Calyon est donc activé et Calyon rembourse le reste de l’argent dû par Air France à la SG.

Scénario 2 – risque de crédit + risque de contrepartie :

Air France en difficulté financière fait faillite, Calyon également en grande difficulté met la clé sous la porte. La SG se retrouve donc avec un prêt non remboursé par Air France et une assurance ne fonctionnant plus.

La perte totale de la SG est donc égale au (montant total de l’argent prêté à Air France) – (montant du prêt remboursé par Air France) – (montant des intérêts versés par Air France) + (montant des primes versées à Calyon pour le CDS).

Dans le cadre d’un marché organisé, le scénario 2 n’aurait pas pu se produire car la contrepartie unique est la chambre de compensation (par un système d’appel de marge, la chambre de compensation annule le risque de contrepartie) :

La SG aurait acheté un CDS à Calyon via la chambre de compensation et le schéma aurait donc été le suivant : SG <–> Chambre de compensation <–> Calyon

La contrepartie de la SG étant uniquement la chambre de compensation, en cas de faillite de Calyon, l’opération est débouclée et la chambre de compensation rembourse la SG.

La création d’un marché organisé est donc une bonne chose et permettra de ne plus remplacer un risque de crédit de l’entreprise cible par un risque de crédit sur la contrepartie du CDS.





Le risque systemique

25 09 2008

Depuis mi-2007 et le début de la crise des Subprimes, le monde de la finance est entré dans une phase de crise de confiance provoquant la faillite de grandes et prestigieuses banques : Lehmann Brothers en est qu’un exemple.

Il existe un risque encore plus dangereux que le risque lié à la perte de confiance dans le secteur bancaire : le risque Systémique.

Le secteur financier est un secteur très particulier où les banques sont à la fois concurrentes et partenaires de travail.
En effet, le marché interbancaire permet aux banques ayant trop de liquidité de prêter cet argent à court terme à des banques ayant besoin de liquidité.
Chaque banque prête donc de l’argent à une autre et en même temps emprunte de l’argent à une troisième.
Toutes les banques sont liées entre elles par ses Prêts/Emprunts interbancaires : si une banque fait faillite elle ne pourra pas rembourser les emprunts qu’elle a souscrits auprès des autres banques pouvant mettre en difficulté financière ces dernières.

Prenons un exemple simplifié et tout à fait fictif :
La BNP a un besoin en liquidité à court terme, en tant qu’établissement financier elle peut emprunter de l’argent sur le marché interbancaire. La Société Générale lui prête les 100 millions souhaités.
Avant le remboursement de son emprunt, la BNP découvre que l’un de ses traders a pris des positions non autorisées au delà de ses limites et se retrouve obligé de vendre les positions interdites du trader provocant une perte de plusieurs dizaines de milliards. Les pertes trop importantes poussent la BNP à se mettre en faillite.
La BNP ne peut plus honorer sont engagement avec la Société Générale et cette dernière en caisse donc une perte de 100 millions. L’environnement économique étant difficile ces temps si, pour la Société Générale cette perte d’argent lui est fatale et met également la clé sous la porte.
Or la Société Générale avait également emprunté de l’argent sur le marché interbancaire et ne peut donc plus rembourser ses emprunts.
Maintenant imaginez cette situation sachant que chaque banque a plusieurs emprunts en cours auprès de banques diverses et a prêté de l’argent a plusieurs banques.
Tout le monde se retrouve lié par ses Prêts / Emprunts interbancaires et la faillite de l’un provoque au mieux des pertes pour les autres, au pire leur faillite.

C’est pourquoi, lors de la faillite de Lehmann Brothers, toutes les banques ont annoncé publiquement leur exposition face à Lehmann qui correspondait, entre autre, à l’argent que Lehmann avait emprunté aux autres banques de la place (ces annonces étaient également rendues publique dans un souci de ne pas perdre la confiance des autres banques et des investisseurs).

Le risque systémique contamine très rapidement tout le système bancaire et à l’heure de la mondialisation des échanges financier et au rôle incontournable des banques dans l’économie réelle, le risque systémique peut provoquer une crise encore plus profonde que l’actuelle si cette dernière n’est pas gérée comme il le faut par les banques centrales, les pouvoirs politiques et les banques elles mêmes.





La Spéculation

9 05 2008

Le 6 Mai 2008, le prix du baril de pétrole a battu un nouveau record à New-York et s’échangeait à plus de 122$ alors qu’en 2004, le barail de pétrole était de 30$.

Il est souvent prétexté que cette hausse spétaculaire du baril est dû à la spéculation financière. Il est très facile d’utiliser une telle excuse, nous allons discuter du réel rôle des spéculateurs et aborder le thème de la spéculation par l’exemple avec l’une des matières premières la plus importante de notre économie.

 

Spéculation financière : définition 

La spéculation financière est le fait d’agir en anticipant les tendances des marchés.
Elle a pour objectif d’utiliser les profits à court ou moyen terme et est appliquée à tous les marchés financiers (actions, monétaire, matières premières, …).

 

Principes et conditions

Le principe de la spéculation réside dans l’objectif des profits en anticipant les tendances des marchés.
Les investisseurs spéculant sur le prix du baril de pétrole estiment que son prix augmentera de manière plus ou moins importante dans un futur proche.
Ils achèteront à un prix A des barils de pétrole pour le revendre à un prix B (avec B > A) un peu plus tard.

Certains éléments doivent être réunis pour qu’un produit soit la cible des spéculateurs, entre autre :

  • Un marché porteur :

Les prévisions et anticipations sur le produit traité doivent être à la hause.
Le pétrol est une matière première de plus en plus utilisé dans nos économies et tout particulièrement dans les pays émergents.
La consomation mondiale augmente de manière régulière depuis de nombreuses années mais les ressources naturelles ne sont pas infinies.
Le prix du baril de pétrole est passé de 30$ en 2004 à 120$ en 2008 soit une augmentation de 300% en 4ans.
Les analystes de Goldman Sachs prévoit un baril entre 150$ et 200$ d’ici 6 mois à 2 ans.
La loi de l’offre et de la demande agit tout simplement sur ce marché : de plus en plus de demande, de moins en moins d’offre.

  • La liquidité des marchés :

Avoir un marché en hausse est une chose essentiellement mais non suffisante, la spéculation sous-entend pouvoir acheter facilement et revendre facilement.
Acheter 10 000 tonnes de pétrole aujourd’hui à 120$ ne sert à rien si demain personne ne vous le rachète à 200$, que feriez-vous de 10 000 tonnes de pétrole chez vous ?
La liquidité du marché doit être importante, ce qui est le cas pour le baril de pétrol qui s’échange très facilement : les cargaisons sur les grand pétrolier changent plusieurs fois de propriétaire durant leur trajet maritime.

 

Il apparait donc que le terrain de jeu des spéculateurs sont des marchés qui ont déjà amorcés une hausse et qui ont des perspectives importantes dans le même sens.
La spéculation ne fait alors que suivre les tendances du marchés.

 

Conclusion

  • « La spéculation ne crée pas les tendances mais les amplifies »

La hausse du prix du pétrole n’est pas directement liée à la spéculation mais bien à :

  • une demande de plus en plus grande (avec une demande de plus en plus forte des pays émergents)
  • face à une offre de moins en moins importante ou du moins stagnante (en 2007, il a été estimé que les réserves natureles pouvait couvrir encore 47 ans de nos besoins mondiaux en pétrol -les techniques de forages étant de plus en plus performantes).




Calyon plus fort que la Société Générale ?

19 03 2008

Le Scandale de la Société Générale victime d’une fraude historique en janvier 2008 a fait grand bruit mais elle n’est pas la seule.

Petit rappel, en janvier 2008, les équipes de la Société Générale CIB débouclent les positions d’un trader qui engager les fonds propres de la banque largement au dessus des limites fixées.
Le trader en question avait prit pour environ 50 Milliards d’euros de position, la fragilité des marchés en ce début d’année à fait le reste : 5 Milliards d’euros de perte !

Cependant ce cas n’est pas isolé : Août 2007, New York City au Calyon Building, un jeune trader de 26 ans engage les fonds propres de la banque d’un montant considérable (certains spécialistes parlent de 100 Milliards de Dollars) sur des indices de dérivés de crédit.
La banque déboucle la position du jeune trader entrainant une perte de 250 millions d’euros.

La Société Générale perd 5 Milliards en investissant 50 Milliards, Calyon voit partir 250 millions pour un investissement de près de 75 Milliards d’euros.

Calyon serait plus fort que la Société Générale ?

A vrai dire, il n’est pas possible de comparer ces deux fraudes pour 2 raisons majeurs :

  1. La variable TEMPS, ces deux évènements ce sont produits à plus de 6 mois d’intervalles et les conditions de marchés ont fortement évolué avec l’enchainement de la crise des Subprimes.
  2. Les produits traités sont différents, certains peuvent être plus ou moins volatiles, plus ou moins corrélés aux évènements.

Nous pouvons évidemment nous poser la question suivante : dans ces 2 cas, est-il indispensable de déboucler les positions immédiatement ? Ne vallait il pas mieux attendre un retournement des marchés afin de tirer un gain ?

Les montants engagés étaient tellement importants que le risque ne pouvait pas être pris ; les fonds propres de la banque de couvrant pas de tel montant il est certain que le régulateur aurait demandé à un débouclage immédiat.





Principes d’Investissement en Bourse

17 03 2008

Voici quelques principes incontournables pour investir en Bourse.

L’application de ces principes n’ont pas pour effet de faire gagner à tous les coups mais à réduire le risque liè à l’évolution des marchés.
Ils ne sont pas exhaustifs mais représentent déjà un bon début afin de comprendre la philosophie des investissements financiers.

Connaitre son aversion au risque

Qu’est ce que l’aversion au risque ?

L’aversion au risque est le niveau de risque que vous êtes prêt à accepter.
Une aversion forte au risque signifie que vous supportez peu le risque et inversement une aversion faible au risque sous-entend que vous êtes prêt à prendre des risques importants.

L’aversion au risque peut être classée en trois catégories :

  • Faible
  • Moyenne
  • Forte

Une fois son aversion au risque évaluer, il est possible de choisir ses produits d’investissements.

Il est important de prendre conscience que les rendements sont proportionnels aux risques encourus : plus le risque est grand, plus les gains/pertes potentiels peuvent être importants.

Certains produits sont à éviter ou à préviligier suivant son aversion au risque, voici les 3 grandes familles de produits pouvant être utilisées:

  • Actions

Les Actions étant des produits avec une forte volatilité, il est préférable de choisir ce mode d’investissement dans les stratégies ayant une faible aversion au risque.
Il est en effet possible de gagner beaucoup rapidement mais également de perdre beaucoup.

  • Obligations

Les Obligations sont à considérer dans les stratégies à moyenne ou forte aversion au risque (cela dépendra de la solidité du sous-jacent).
Ces produits permettent de récupérer des intérêts à une périodicité prévue sur une durée déterminée.
Le risque lié à ces investissements est la cessation de paiement du sous-jacent (état, compagnie, …).

  • Monétaire

Le Monétaire est considéré comme un investissement peu risqué et donc à utiliser dans les politiques à forte aversion au risque.

La diversification, la clé contre toutes les crises (ou presque)

S’il faut en retenir un seul mot c’est bien celui là : DIVERSIFICATION !

Comme le dit si bien l’adage : « Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ».

La diversification en Bourse consiste à investir sur des compagnies différentes, des secteurs d’activités différents, des zones géographiques différentes, …

Cela permet de ne subir que partiellement une crise d’un secteur d’activité ou présent dans une zone géographique.

Prenons l’exemple de la bulle Internet à la fin des année 90 :
Cas 1 : les personnes ayant investis uniquement dans des valeurs technologiques pouvaient avoir un portefeuille valorisé à plusieurs millions à la fin des année 90. Lorsque la bulle Internet a éclaté, leur portefeuille s’est effondré pour atteindre une valorisation quasi nulle.
Cas 2 : les personnes ayant investis en partie dans des valeurs technologiques et en partie dans des valeurs dites traditionnelles, avaient certainement un portefeuille valorisé moins important que ceux du ‘cas 1’, cependant, lors de l’éclatement de la bulle Internet, leurs investissements sur les sociétés traditionnelles ont permit de garder une bonne valorisation de leur portefeuille (même si les valeurs technologiques ce sont effondrées, les valeurs traditionnelles ont continuées à croitre).

Investir dans le temps

Investir dans la durée est également une règle à appliquer afin de limiter les pertes dues à l’évolution des marchés.

Le principe : investir petit à petit.

Exemple sur l’action YAHOO : nous souhaitons investir sur cette action et acquérir 2 000 action Yahoo, nous avons 2 possibilité :

  • acheter les 2 000 actions en même, nous exposons fortement à un retournement du marchér
  • acheter 5 fois 400 actions à différentes dates

Voici 2 illustrations représentant 2 évolutions de marché différentes :

Evolution du cours de l’action Yahoo entre Septembre 2007 et Mars 2008 (source graphique et historique des cours : Google Finance) :

Action Yahoo

  • 1. Cas losange jaune : achat en Septembre 2007 / vente en Février 2008
    • Achat de 2 000 actions Yahoo en Septembre 2007
      Cours de l’action = 25.73
      Valeur du portefeuille = 51 460 (= 25.73 * 2 000)Vente de 2 000 actions Yahoo en Février 2008
      Cours de l’action = 28.42
      Valeur de la transaction = 56 840
      Plus-value réalisée = 5 380 (= 56 840 – 51 460)
    • Achat de 400 actions Yahoo en Septembre 2007
      Cours de l’action = 25.73
      Valeur du portefeuille = 10 292Achat de 400 actions Yahoo en Novembre 2007
      Cours de l’action = 26.82
      Valeur du portefeuille = 21 020 (= 10 292 + 26.82 * 400)

      Achat de 400 actions Yahoo en Décembre 2007
      Cours de l’action = 25.20
      Valeur du portefeuille = 31 100

      Achat de 400 actions Yahoo en Janvier 2008
      Cours de l’action = 23.72
      Valeur du portefeuille = 40 588

      Achat de 400 actions Yahoo en Février 2008
      Cours de l’action = 28.38
      Valeur du portefeuille = 51 940

      Vente de 2 000 action Yahoo en Février 2008
      Cours de l’action = 28.42
      Valeur de la transaction = 51 940
      Plus-value réalisée = 4 900

    • En résumé :
      En appliquant un principe de prudence en investissant dans la durée nous obtenons une plus-value de 4 900 contre une plus-value de 5 380 en achetant les 2 000 actions d’un coup.
      Ce cas permet de montrer que la différence de plus-value n’est pas forcément significative.
  • 2. Cas cercle vert : achat en Octobre 2007 / vente en Février 2008
    • Achat de 2 000 actions Yahoo en Octobre 2007
      Cours de l’action = 30.64
      Valeur du portefeuille = 61 280Vente de 2 000 actions Yahoo en Février 2008
      Cours de l’action = 28.98
      Valeur de la transaction = 57 960
      Moins-value réalisée = – 3 320
    • Achat de 400 actions Yahoo en Octobre 2007
      Cours de l’action = 30.64
      Valeur du portefeuille = 12 256Achat de 400 actions Yahoo en Novembre 2007
      Cours de l’action = 26.10
      Valeur du portefeuille = 22 696

      Achat de 400 actions Yahoo en Décembre 2007
      Cours de l’action = 23.64
      Valeur du portefeuille = 32 152

      Achat de 400 actions Yahoo en Janvier 2008
      Cours de l’action = 22.56
      Valeur du portefeuille = 41 176

      Achat de 400 actions Yahoo en Janvier 2008
      Cours de l’action = 20.81
      Valeur du portefeuille = 49 500

      Vente de 2 000 actions Yahoo en Février 2008
      Cours de l’action = 28.98
      Valeur de la transaction = 57 960
      Plus-value réalisée = 8 460

    • En résumé :
      En appliquant le principe de prudence et en investissant au fur et à mesure dans le temps, nous arrivons à lisser le prix d’achat de l’action et nous dégageons une plus-value importante après la vente des actions alors qu’avec un unique achat nous serions ressorti avec une moins value.

    Se couvrir pour protéger ses investissements

    Il est possible d’utiliser les produits financier pour couvrir/protéger ses investissements.

    Les options sont des produits permettant de mettre en place des stratégies de couverture.

    Qu’est ce qu’une option :

    Une option vous donne le droit d’acheter ou de vendre une action à une date fixée et à un prix fixé. Pour avoir se droit nous allons payer une prime à la contrepartie.
    Nous parlons alors d’Option d’achat ou Call et d’Option de vente ou Put.

    Exemple Call Yahoo :
    Le 14 Mars, l’action Yahoo cote à $26.71.
    Nous anticipons une hausse de l’action Yahoo dans les 6 mois à venir.
    Nous allons alors acheter un Call Yahoo d’une durée de 6 mois et de strike (montant de transaction) à $28.
    Arrivée à échéance, 2 cas se présente :

    • L’action Yahoo cote au dessus des $28 (à $35), nous exerçons le call et achetons des actions Yahoo $28, nous les revendons tout de suite au prix du marché (à $35), nous effectuons alors une plus-value de $8 par action.
    • L’action Yahoo cote en dessous des $28 (à $26), nous n’exerçons pas le call car il est plus avantageux d’acheter les actions sur le marché.

    Les Options permettent également de couvrir les investissements :
    Nous possédons un portefeuille d’action Google, nous pouvons acheter un put sur l’action Google nous permettant de vendre les actions Google à un prix déterminé à l’avance (par exemple : au prix d’achat de nos actions).





    Focus sur : les SWAPS de TAUX

    4 03 2008

    Pour commencer : les articles « Focus sur » ont pour objectif de donner le plus d’information possible sur certains thèmes. Ils seront enrichis au fur et à mesure…

    Première définition :

    Un Swap de Taux est une opération qui consiste à échanger un taux contre un autre.
    Il est par exemple possible de transformer un taux fixe en un taux variable.

    En anglais, on parle d’IRS : Interest Rate Swap

    Les différents types de Swap de Taux :

    Liste non exhaustive :

    • Standard ou Vanille : taux fixe contre taux variable (ou inversement)
    • CIRS (Currency IRS) : taux fixe contre taux variable dans des devises différentes (ou inversement)
    • Basis : taux variable contre taux variable (peut également être dans des devises différentes)
    • Swap de change : échange les intérêts et la valeur d’un sous-jacent dans une devise contre sa valeur dans une autre devise

    En pratique :

    Que se passe-t-il en pratique lorsque j’effectue un Swap ?

    Un Swap se représente comme 2 jambes, 1 jambe acheteuse et 1 jambe payeuse.
    L’opération consiste à un échange des intérêts générés par les sous-jacents.

    Prenons pour exemple un Swap Vanille fixe contre variable, le sous-jacent étant un dépot qui génère de l’argent (intérêts au taux) :

    « A » possède un taux fixe (5%) qu’il souhaite échanger contre un taux variable indéxé sur l’Euribor 3M.
    » « A » anticipe une montée des Taux Variable, dépassant le montant de son Taux Fixe.

    « B » possède un taux variable (Euribor 3M) qu’il souhaite échanger contre un taux fixe à 5%.
    » « B » anticipe une baisse des Taux Variable, tombant sous le montant d’un Taux Fixe à 5%.

    Un Swap Vanille permettra à A et B d’effectuer cette échange.
    Le Swap aura une jambe taux fixe à 5% et une jambe taux variable Euribor 3M.

    A l’initialisation, la transaction est neutre : aucune partie est avantagée
    Seul l’évolution des marchés et de l’Euribor 3M mettra en évidence si la transaction est favorable pour « A » ou pour « B ».
    Dans le cas où une partie serait plus avantagée que l’autre à l’initialisation de la transaction, une soulte sera alors versée afin d’arriver à une transaction neutre.

    Au cours de la vie du Swap Vanille :

    Les intérêts sont échangés dès leurs tombées, ils peuvent intervenir en même sur les deux jambes comme ils peuvent être décalés.
    Dans l’exemple ci-dessous, les intérêts des deux taux tombent en même temps.

    • « A » recevra les intérêts du taux fixe et les donnera à « B ».
    • « B » recevra les intérêts du taux variable et les donnera à « A ».

    Exemple d’évolution :
    Echange des Intérêts Swap Vanille

    • « A » paie à « B » les intérêts Taux Fixe = 600
    • « B » paie à « A » les intérêts Taux Variable = 610

    Au final :

    • « A » aura payé à « B » 600 et aura reçu 610, il aura donc gagner 10.
    • « B » aura payé à « A » 610 et aura reçu 600, il aura perdu 10.

    L’un des grands intérêts du Swap de Taux Vanille est qu’il n’y a pas d’échange du sous-jacent, uniquement les intérêts sont échangés. Ceci permet entre autre de réduire les écritures comptables.





    Comprendre la crise des Subprimes

    19 02 2008

    La crise des Subprimes a touché le monde de la finance en août 2007.

    Les conséquences n’ont pas été immédiates et les impacts sur l’économie des sociétés et des pays ne sont toujours pas connus.

    Avant de revenir sur l’origine de la crise et son effet boule de neige, comprenons ce qu’est un « Subprime ».

    Les Subprimes

    Les Subprimes sont des crédits immobiliers hypothécaires à risques.
    En quelques mots simples, son principe permet à une personne d’acheter un bien immobilier à un taux d’intérêt fixe particulièrement faible les 2 premières années (par ex : 1.45%) puis de basculer ensuite sur un taux variable contenant une prime de risque (ex : 8%). En contrepartie, le bien immobilier est hypothéqué.

    Dans ce cas, les crédits sont attribués après examen de la valeur du bien immobilier désiré contrairement aux pratiques françaises où les banques accordent un crédit suivant la solvabilité de l’emprunteur.

    Les mensualités de remboursement augmentent de manière significatives après la deuxième année, rendant impossible à la plupart des acheteurs de rembourser leur prêts.
    Ces derniers vendaient leur bien immobilier avec une plus-value (le marché immobilier américain augmentant de 10% par an) leur permettant de rembourser l’emprunt et les intérêts et de, pourquoi pas, reprendre un crédit Subprime sur un autre bien immobilier.

    La baisse du marché immobilier américain

    Les bénéficiaires des Subprimes souhaitant vendre leur bien immobilier au bout des 2 ans se sont confrontés en 2007 à la baisse du marché immobilier américain.
    La valeur du bien immobilier a diminué depuis son achat : la vente ne permet plus de rembourser le crédit Subprime.

    L’emprunteur du crédit Subprime se déclare en faillite personnelle, la banque récupère la maison et la met en vente. Elle sera vendu avec une perte importante pouvant aller à plus de 20%.

    A lété dernier, près de 1,5 millions de procédures de déclaration de faillite personnelle étaient en cours et d’après le Sénat américain près de 3 millions de ménages pourraient perdre leur logement.

    L’effondrement des Organismes Spécialisés…

    Les organismes de Crédit spécialisés dans les Subprimes voient les défauts de remboursement s’accumuler et engendrent des pertes énormes dues aux moins-values effectuées sur la vente des maisons saisies.

    Ces pertes significatives ont causé la faillite de plus d’une trentaines d’organismes de crédit, ceux toujours présents provisionnent des montants de pertes de plusieurs centaines de millions de dollars.

    …annonce une crise financière

    Les organismes de crédits spécialisés dans les Subprimes s’écroulent et le monde de la finance suit.
    Quel lien existe-t-il entre le marché immobilier américain et l’économie mondiale ?

    La réponse se trouve dans le mot « Titrisation »

    La Titrisation

    Pour résumer, la titrisation consiste à transformer ses créances ou d’autres actifs en titres financiers que l’on peut ensuite échanger sur les marchés financiers.

    Pour financer ces crédits, les organismes spécialisés transformaient les prêts à risque accordés à leurs clients en produits financiers qui allaient être échangés sur les marchés financiers.

    Les produits financiers créés étaient classés dans la catégorie des produits à risque et comme tout produits risqués les plus-values potentielles sont beaucoup plus importantes que d’autres produits sans risque.

    Tant que le marché immobilier américain était en hausse ces produits immobiliers rapportaient de l’argent mais plus depuis l’été 2007.

    Qui sont les clients de ce type de produit financier ?

    Tout ceux souhaitant générer des plus-values importantes en acceptant un risque élevé.
    On y retrouve essentiellement des banques (américaine, française, …) mais également des institutionnels.

    Impacts

    Hors certains véhicules financiers, groupes de produits financiers vendus, étaient assez opaques permettant de les « remplir » de produits financiers variés sans en préciser la nature : comme des subprimes « titrisés ».

    Les banques et les institutionnels achetaient des produits financiers sans savoir que ces derniers contenaient des produits liés aux Subprimes.

    Ce point déclenche de nombreuses conséquences :

    • Un grand nombre de banques (voir toutes les banques) possèdent dans leurs portefeuilles des produits liés aux Subprimes entrainant la chute de la valeur de leur portefeuille suite à la crise des Subprimes : les OPCVM de BNP Paribas fermés durant l’été ne sont qu’un exemple.
    • Ne pouvant identifier clairement les véhicules financiers achetés contenant des produits liés aux Subprimes, aucune Banque, aucun investisseur, n’est capable de mesurer l’impact réel de la crise sur leurs portefeuilles : les estimations sont effectuées au fur et à mesure comme celle de la Société Générale qui en janvier 2008 a annoncé 2.05 milliards d’euros de dépréciation d’actif.
      Les défauts de remboursement des crédits Subprimes aux Etats Unis ne faisant que commencer, les premières dépréciations passées par les investisseurs ne sont que le commencement de la crise.
    • Les banques ne sachant pas évaluer leurs pertes liées aux Subprimes, les faillites de plusieurs dizaines d’organismes de crédit à risque et la tension sur les marchés poussent les banques à un comportement extrêmement méfiant entre elles et n’osent plus se prêter de l’argent de peur de ne pas être remboursées suite à une hypothétique faillite de l’emprunteur.

    La crise de l’été 07 et après…

    La crise de l’été 2007 va provoquer de nombreuses remises en question et mettre en cause des systèmes déficients :

    • l’un des acteurs clés de la finance est pointé du doigt, il s’agit des agences de notation qui n’ont pas su anticiper la baisse du marché immobilier américain et abaisser la note des organismes de crédits à risque.
    • la non transparence des véhicules financiers liés aux subprimes et leur mauvaise catégorisation sont également remis en cause : certains véhicules étaient classés en produit monétaire correspondant à des produits à risque faible.

    Certains acteurs sont à surveiller :

    • les réhausseurs de Crédits : dernière digue contenant la crise, ces organismes voient en ce moment leur note se dégrader entrainant de nouvelles dépréciations d’actifs.
    • les Banques Centrales : la réaction de la FED qui avait décidé d’abaisser sont taux directeur au début de la crise a permis aux marchés de reprendre du souffle.

    .

    ps : pour toute demande d’information complémentaire ou réaction n’hésitez pas à laisser des commentaires.




    L’organisation d’une Banque de Financement et d’Investissement

    14 02 2008

    L’organisation opérationnelle des banques est assez identique que l’on parle de ‘banque aux particuliers’, ‘banque de Financement et d’Investissement’ ou bien de ‘gestion d’actif’, elles sont composées de 3 grands services :

    • le Front Office
    • le Middle Office
    • le Back Office

    Nous allons tout particulièrement nous intéresser à l’organisation d’une Banque de Financement et d’Investissement et mettre en avant les différents types de contrôle mis en place.

    Le Front Office :

    Le Front Office est composé essentiellement de la Salle des Marchés. Les traders travaillant dans la salle des marchés sont organisés par type de produit (Action, Dérivés de Taux, Trésorerie, Dérivés de Crédits, …) puis par stratégie (opérations à court terme, long terme, …).
    Les traders prennent des positions sur les marchés financiers , le risque se situe donc à leur niveau.

    Les produits et stratégies gérés par les traders sont vendus aux clients de la banque par les sales (vendeurs en anglais). Ces derniers sont également répartis par type de produit.

    D’autres équipes sont présentes au Front Office et interviennent en support aux traders.
    On y retrouve :

    • les analystes financiers qui donnent des avis sur le comportement des marchés financiers, d’un produit particulier.
    • les quants qui créent des nouveaux produits financiers qui seront exploités par les traders et vendus par les sales aux clients de la banques.
    • les informaticiens dédiés présents afin de gérer les systèmes d’informations de la salle de marché et de procurer tous les outils nécessaires aux traders.

    Le Front Office est très souvent considérée comme la vitrine de la Banque.

    Le Middle Office :

    Le Middle Office a un rôle de gestion du risque et de validation du résultat du Front Office.

    Le Middle Office est en charge de vérifier que des positions à risques, dangereuses pour la banque, ne sont pas prises par les traders.
    Il effectue des contrôles sur toutes les opérations afin de vérifier les montants engagés, les contreparties avec lesquelles les opérations sont effectuées, la correcte couverture des opérations financières.
    Il intervient afin d’assurer la bonne maîtrise des risques de change, de liquidité, de taux et de contreparie.

    Le Middle Office est également en charge de valider le résultat du Front Office en comparant le résultat annoncé par le Front Office et celui présent dans les systèmes d’informations.

    Le Middle Office a, depuis plusieurs années, un rôle de plus en plus important notamment dans le suivi des risques. Les différentes réglementations (ex : Bâles II) imposant un contrôle et un suivi très stricts.

    Le Back Office :

    Le Back Office est le bout de la chaine : toute opération traitée par les traders aura un impact soit sur le paiement à la contrepartie soit sur la réception du versement dû par la contrepartie de l’opération.
    Il a un rôle de contrôle sur les flux de paiement entrant et sortant de la banque.
    Le Back Office gère une part administrative importante.

    Le Back Office est également en charge de la comptabilisation dans les comptes de la banques de toutes les opérations, des gains et des pertes.

    Le Contrôle Interne :

    Le service de Contrôle Interne est chargé de vérifier si les méthodes de travail dictées par la Banque sont correctement appliquées dans tous les services.

    Le Contrôle Interne va donc vérifier la correcte application des procédures internes décrivant les bonnes manières de travail (‘best practices’), les contrôles à effectuer, le rôle de chacun au sein du service et au sein de l’organisation.

    Il a le pouvoir de demander la mise en place de contrôles accentués sur un point particulier ou bien de redéfinir les méthodes de travail.





    Comprendre le scandale de la Société Générale

    8 02 2008

    La fraude dont la Société Générale a été la cible est historique de part le montant des pertes (4,9 milliards d’euros) et de part l’impact en terme d’image.

    Pour rappel, la Société Générale est l’une des premières banques européennes.
    Ses activités bancaires se composent essentiellement en deux catégories :

    • la banque de détail : ce sont les agences que nous voyons dans la rue, où tout particulier peut ouvrir un compte pour y déposer de l’argent et bénéficier de services bancaires : carte bleu, chèque, prêt, …
    • la banque de financement et d’investissement : une banque dans la banque dont le rôle est de financer les projets des entreprises, investir sur les marchés financiers au nom des clients de la banque ou au nom de la banque (on parlera alors d’opération pour compte propre).
      La baque de financement et d’investissement de la Société Générale s’appelle la Société Générale Corporate and Investment Banking ou SGCIB (prononcer sguibe).
    • d’autres activités bancaires : gestion d’actifs, …

    La fraude a été effectué par un trader (trader : personne qui achète/vend des produits financiers sur les marchés financiers dans le but d’en retirer un gain) travaillant dans le service des dérivés actions de la Société Générale et plus précisément dans la cellule Arbitrage sur les indices Européens (les dérivés actions sont des produits financier permettant de prendre un pari sur la hausse ou la baisse d’une action, par exemple, si je pense que le cours de l’action France Telecom va baisser dans 3 mois, il existe un produit financier que je peux acheter qui me permettra de gagner de l’argent si le cours de l’action France Telecom a effectivement baissé dans 3 mois, on parle alors d’un ‘put sur l’action France Telecom’ -à l’inverse, si je pari sur la hausse d’une action j’acheterai un ‘call sur l’action France Telecom’-).

    Qu’est ce que l’Arbitrage :

    Le principe d’arbitrage consiste à profiter de la différence de prix sur les différents marchés financiers pour en tirer un gain, par exemple, un produit financier cotée sur deux marchés financiers différent (Londres et Paris par exemple) aura un cours pratiquement équivalent, l’arbitrage consiste à jouer sur ce ‘pratiquement’ en achetant le produit sur le marché le moins cher et en le revendant sur le marché le plus cher.
    Le gain sera peu important mais répéter de nombreuse fois, l’arbitrage peut rapporter beaucoup.
    L’arbitrage est une opération sans risque car lorsqu’une position est prise, son opposé l’est également : lorsque je constate un écart de prix sur deux marchés, j’achète sur le marché A et revend immédiatement sur le marché B. Le risque est donc maîtrisé.
    L’arbitrage sur les indices fonctionne de manière identique, seul le sous-jacent (l’action, l’indice, … concerné) change.

    Comment le trader J.K. a t il pu alors perdre 4,9 milliards d’euros ?

    Si l’on suit les principes d’arbitrage énoncés ci-dessus, on peut logiquement se demander comment une telle perte a t elle pu se produire ?

    Le fait est que le trader J.K. effectuait la moitié de la transaction d’arbitrage, il achetait et faisait croire qu’il vendait en créant de fausses opérations de vente.
    Pour les contrôleurs, l’opération d’arbitrage était correctement effectuée mais en réalité l’indice que J.K avait achetait pour le revendre était toujours présent dans les comptes de la banque.

    Des connaissances passées exploitées

    Le jeune trader J.K. a un profil différent de ces collègues traders, il avait précédemment travaillé au Middle Office de la SGCIB (le Middle Office est le service contrôlant constamment le travail des traders, vérifiant que les risques qu’ils prennent sont limités et correctement couverts).
    Son passé au Middle Office lui a appris les contrôles effectués : quand ils étaient effectués et les différents type de contrôles utilisés. Il a ensuite utilisé ses connaissances pour masquer ses opérations frauduleuses durant les contrôles.